Assemblée générale à Vaugines
Assemblée générale, élection des membres du conseil d'administration et remise des relevés au maire de Vaugines.
Pour la tenue de notre Assemblée Générale ordinaire 2015 nous sommes accueillis au sein de la maison municipale de VAUGINES, très jolie petite commune du Lubéron située dans l'arrondissement d'Apt, canton de Cadenet.
La séance est ouverte à 10 h 15 par notre président Jean SCHMITT et se déroule en présence de Mr TAMISIER, conseiller départemental du Vaucluse, Mr AUPHAN, maire de Vaugines, Mr Delli PAOLI, président du CGMP.
En début de séance, une pensée est demandée à la mémoire de nos adhérents disparus en 2014.
Suivent les rapports moral, d’activités et financier approuvés chacun à l’unanimité. Le CGV recense 311 adhérents au 31 décembre 2014.
Monsieur Bruno POINAS, directeur adjoint des Archives Départementales de Vaucluse, en provenance de la Drôme, nous a parlé de son arrivée en Vaucluse. Il s’intéresse aux archives et à l’histoire de ces deux départements et souhaite réaliser une mise en commun des sources protestantes et du notariat qui s’y entrecroisent fréquemment. Le programme de numérisation continue en 2015 : les actes d’état civil, jusqu’en 1912, seront déposés progressivement en salle de lecture et en ligne (cette année jusqu’en 1905).
Puis, les membres du conseil d’administration élurent le nouveau président du CGV84, Claude BAROZZI, pour succéder à Jean Schmitt qui ne se représentait pas.
Enfin, les relevés effectués par monsieur Jack TOPPIN et Suzanne PAWLAS, mis en forme par Claude NOAILLES, ont été remis à monsieur le maire , ravi de pouvoir mettre à l’abri les documents originaux. Pour l’anecdote, le premier acte de baptême du village est daté du 21 avril 1649.
Visite du village
Après le repas, certains participants ont visité Vaugines, ce petit village de 300 habitants en 1698 et de 500 habitants aujourd’hui, situé à 400 mètres d’altitude. Connu dès l’époque romaine, on y cultive la vigne. Au 10e siècle, un petit monastère est fondé sur le territoire de « Vallis Amata » par les bénédictins camarguais de l’abbaye de Psalmody. Puis au 13e siècle, un village est bâti autour d’un château. En 1317, les deux coseigneurs, le prieur et le baron d’Ansouis Elzéar de Sabran[1], concluent un accord qui transmet la propriété du château au prieur du lieu. De 1350 à 1450 sévit une période de peste, disettes et guerres : la population est décimée, le village et l’église sont abandonnés.
A partir du 16e siècle, le prieur Georges de Bouliers, protonotaire apostolique et seigneur de Vaugines de 1508 à 1548, entreprend de gros travaux et repeuple le village. Ses successeurs délaisseront le château qui disparaît à la Révolution. C’est à cette époque que l’église est agrandie et devient la paroisse saint Pierre.
Nous avons visité : la Capitainerie érigée par Antoine Bouchard, surnommé capitaine de Vaugines, lequel s’illustra lors de l’expédition contre les Vaudois en 1545 ; ce bâtiment sera la demeure seigneuriale de Foulque d’Agoult ; puis la Commanderie bâtie par Georges de Bouliers. A l’intérieur de la maison des de Bouliers, la cheminée porte encore leurs armoiries : un cartouche porte la date de 1592 et plusieurs croix de Jérusalem, qui nous renvoient à l’arbre de la famille de monsieur Toppin exposé dans la salle municipale de Vaugines sur lequel ce blason est reproduit ; et pour finir l’Hôtel de Ville avec son campanile construit entre 1845 et 1846 et la fontaine, le tout situé sur la place centrale du village.
Enfin, nous avons bénéficié des connaissances de madame Chantal Flancette sur l’histoire de l’église romane saint Pierre qui devient saint Barthélémy en 1470. Située en bas du village, elle est fréquentée suite à deux films tournés sur place « Jean de Florette » et « Manon des sources ». Classé monument historique en 2000 cet ensemble souvent abandonné, bien dégradé fait l’objet d’une restauration : une association l’a prise en charge en s’occupe des extérieurs, de plusieurs tableaux ainsi que de plusieurs statues.
A l’intérieur, on découvre un très bel ensemble avec des arches bien conservées. A droite de la nef nous pouvons voir une statue de saint Louis rendant la justice, à gauche celle de saint Barthélémy le bras ensanglanté tenant un couteau, statuaire du 19e siècle. Dans la chapelle romane à droite, une pierre archère, une table-autel paléochrétien en marbre blanc décoré de fleurs d’hépatique, d’oliviers encadrant les douze colombes, témoigne de la christianisation du prieuré entre le 6e et le 7e siècle. En face, la chapelle est gothique. Plus en avant, on trouve le buste reliquaire du 17e siècle d’Elzéar de Sabran (1285-27/09/1323) un ensemble du 19e siècle en ébène doré représentant Joseph suivant Jésus ; la sainte Famille, une statue de 1704 signée Jean Antoine Coucelles.
Enfin dans la première chapelle de droite, un superbe retable du début 17e siècle, nous montre saint Joseph portant l’Enfant au visage vieilli, saint Sébastien transpercé et saint Roch les genoux écorchés, avec les attributs du pèlerin de Compostelle, un ange montrant son bubon sur la cuisse .
En sortant, nous nous sommes assis sur le banc du Papé (Yves Montand) de « Manon des sources », tous ravis de notre escapade dans Vaugines.
Jean Marie Delli Paoli président du CGMP et Claude Barozzi Président du CGV
[1] Canonisé le 15 avril 1369 par son filleul le pape Urbain V